1 – PAS DE BONHEUR SANS CONSCIENCE DU BONHEUR
Il est évidemment difficile de définir le bonheur. On tend aujourd’hui à le considérer comme un sentiment. Selon la conception proposée par le neuroscientifique Antonio Damasio l’équation du bonheur serait la suivante :
Sans cette prise de conscience, on passe à côté du bonheur. Se rendre disponible pour savourer ce qui nous arrive de bon est une porte d’accès efficace au bonheur.
Comme l’écrivait Camus : « Ce n’est plus d’être heureux que je souhaite maintenant, mais seulement d’être conscient. » L’existence peut apporter du bien-être : avoir de quoi manger, dormir, se vêtir, s’occuper, avoir des proches, des amis, de l’eau chaude pour sa douche, vivre en démocratie, etc. Mais c’est prendre conscience de toutes ces chances qui conduisent au bonheur.
La plupart des scientifiques étudiant ce qui compose la perception d’avoir une vie heureuse montrent que ce sentiment correspond à la répétition de petits états d’âme agréables ; on se sent heureux quand on éprouve régulièrement ces « petits » bonheurs chers aux poètes, plutôt que de grands, mais rares, moments de joie intense. Ainsi, c’est un tissu d’instants de bonne humeur, et la prise de conscience de ces instants, qui représente le bonheur : moment passé avec un proche, promenade dans un bel endroit, lecture stimulante, musique qui émeut. On arrête un instant son activité, on savoure et on se sent heureux…
2 – DONNER UN SENS A SA VIE
Mais il y aurait des limites à ne voir le bonheur que comme une accumulation des plaisirs : on considère qu’il est plus juste de voir le bonheur comme pouvant également découler d’une vie pleine de sens. Cette vision était celle des Anciens, mais elle reste actuelle : les questionnaires d’évaluation du « bien-être subjectif » (l’appellation scientifique du bonheur) s’appuient à la fois sur la fréquence des ressentis émotionnels agréables (bien-être dit hédonique) et sur le sentiment global d’une vie qui a du sens (bien-être dit eudémonique).
Ces deux voies se complètent et se renforcent, plus qu’elles ne s’opposent. Elles interagissent l’une avec l’autre. Car le bonheur repose sur des instants heureux, mais n’est pas que cela : il est aussi l’intégration de ces moments heureux dans une vision globale de l’existence.
3 – ALORS ? QUE FAIRE POUR SE SENTIR PLUS HEUREUX ?
Le principal enseignement de la psychologie du bonheur :
Il ne faut pas tarder ! Le bonheur, ce n’est pas regretter ou espérer, mais savourer. Comme le soulignait Goethe, dans Faust : « Alors l’esprit ne regarde ni en avant ni en arrière. Le présent seul est notre bonheur. »